« Le futur de l’hébergement urbain » était au menu d’une table ronde à l’initiative d’Appart’City, spécialiste français des appart’hôtels.

Invité à s’exprimer en premier, le sociologue Rémy Oudghiri, directeur général de Sociovision (groupe IFOP), identifie trois évolutions majeures qui façonnent les nouvelles générations, mais aussi les professionnels, à leur habitat, « le rapport au temps, à l’économie et à l’autorité ». Ces transformations renforcées par des phénomènes comme la crise du covid-19 ont instauré ont instauré de nouvelles attentes.

Une hybridation des modes de vie qui se traduit par un décloisonnement des espaces. « Le télétravail a instauré une nouvelle flexibilité et une autonomie qui redéfinissent nos usages. Aujourd’hui, les professionnels veulent des espaces où ils peuvent travailler efficacement tout en se sentant comme chez eux. En combinant fonctionnalité et confort, l’appart’hôtel s’inscrit dans cette tendance », poursuit le sociologue.

« L’habitat devient le lieu du tout, et le travail, celui du partout »

François Bellanger, consultant en innovation et fondateur de Transit City, replace ces évolutions dans une perspective historique. Selon lui, après « la vapeur et la ville qui s’étend, type Paris Haussmann, puis l’électricité avec la ville qui monte, type New York Manhattan, nous vivons une troisième révolution industrielle marquée par l’essor du numérique ». Pour le spécialiste, « Internet et les smartphones ont bouleversé nos rapports à l’espace et au temps. Aujourd’hui, l’habitat devient le lieu du tout, et le travail, celui du partout ».

En résonance avec les aspirations actuelles, l’appart’hôtel devient « le lieu où l’on peut se détendre, se divertir, se reposer et travailler », estime le sociologue Rémy Oudghiri.

Vincent Compagnon, président d’Appart’City qui réunit une centaine d’établissements en France, en Belgique et en Suisse, ne dit pas le contraire. « Ce besoin de liberté et d’être flexible, nous le constatons chez nos clients. Beaucoup d’entre eux se déplacent deux, trois jours pour le travail, et prolongent ensuite pour leurs vacances. C’est le fameux phénomène bleisure auquel ce type d’habitat correspond parfaitement » déclare-t-il.

L’appart’hôtel, « le meilleur des deux mondes »

L’appart’hôtel, qui n’est pas nouveau puisqu’il existait déjà il y a 40-50 ans, semble d’autant plus pertinent aujourd’hui qu’il incarne « le meilleur des deux mondes », selon Vincent Compagnon. Selon lui, dans cette période d’après Covid, « il combine la flexibilité et l’autonomie des locations meublées, tout en garantissant la sécurité et l’hygiène propres à l’hôtellerie devenue trop normée ». « Au passage, ajoute-t-il, ce n’est pas pour rien que l’on voit de grands groupes hôteliers inventer de nouveaux concepts, de nouvelles marques ». Histoire d’être dans l’ère du temps.